Nés de la dernière pluie, amoureux sans idées. Petits pas après petites danses, l'heure tourne, farceuse dans sa robe de bal ; l'heure tourne et déjà le soleil se lève. Il ne fait pas beau. Derrière l'humidité de la vitre, il y a toute une histoire qui se raconte. Cherchant le sens dans l'abstrait, je me retrouve assoiffé. En fumée, en fumée. C'est tout ce que je cherche à exprimer. Je cherche des traces, sur ma peau, des traces sur le sol. Mais sur le sol il n'y a que des t-shirts H&M délavés et déformés, des jeans levi's increvables. Il n'y a pas de quoi faire un roman, tout juste écrire une ligne. L'air de dire, j'ai soif, avec un verre à la main, l'air de pas savoir.
Sur le bord de la mer, le sable rentre dans les chaussures, je m'enfonce, doucement. J'attends le repos, il est en retard, sans doute. Même les révisions se mettent à être en retard. Demain, pourtant, il faudra justifier cette semaine parqué chez moi à rien ne faire d'autre que tourner des pages manuscrites de toutes couleurs, mater des épisodes de Dr House pour aérer son cerveau ; rire, par automatisme. D'ici là, j'ai le temps de lire ce fichu cours de latin que j'éparpille sans cesse sur mon bureau pour faire croire que je travaille. Il y a une bonne raison pour tout, surtout pour la fainéantise. Pour ce qui est de la faiblesse des sentiments, pour la manière trop abrupte dont on les déclame, on ne peut rien par contre. Il faut se résigner n'est ce pas ? Au moins avouer que c'est éternellement notre faute. La bonne humeur glisse sur ça, et nous, on s'accroche. L'heure tourne dans sa robe de bal, il y a des sons de trompettes à la Mexicaine, de danses sous des soleils brulants, finissants, sur des sols de poussière. Et des jolies lumières, néons, lampadaires, guirlandes douces ; musique, douce. Je fuis, je fuis, parce que j'évoque.
Les violons tziganes ne sont pas des réveils assurément doux. Tant pis, je me recentre, égaré quelque part dans des rêves sans significations. Et comme une douce danse, les déclinaisons latines. Il faut que je travaille, que j'arrête de penser à toi, à tes courbes, tes sourires, tes mots. A toi dans une de tes robes à tourner puisque c'est plus simple, comme ça.