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Nés de la dernière pluie, amoureux sans idées. Petits pas après petites danses, l'heure tourne, farceuse dans sa robe de bal ; l'heure tourne et déjà le soleil se lève. Il ne fait pas beau. Derrière l'humidité de la vitre, il y a toute une histoire qui se raconte. Cherchant le sens dans l'abstrait, je me retrouve assoiffé. En fumée, en fumée. C'est tout ce que je cherche à exprimer. Je cherche des traces, sur ma peau, des traces sur le sol. Mais sur le sol il n'y a que des t-shirts H&M délavés et déformés, des jeans levi's increvables. Il n'y a pas de quoi faire un roman, tout juste écrire une ligne. L'air de dire, j'ai soif, avec un verre à la main, l'air de pas savoir.
Sur le bord de la mer, le sable rentre dans les chaussures, je m'enfonce, doucement. J'attends le repos, il est en retard, sans doute. Même les révisions se mettent à être en retard. Demain, pourtant, il faudra justifier cette semaine parqué chez moi à rien ne faire d'autre que tourner des pages manuscrites de toutes couleurs, mater des épisodes de Dr House pour aérer son cerveau ; rire, par automatisme. D'ici là, j'ai le temps de lire ce fichu cours de latin que j'éparpille sans cesse sur mon bureau pour faire croire que je travaille. Il y a une bonne raison pour tout, surtout pour la fainéantise. Pour ce qui est de la faiblesse des sentiments, pour la manière trop abrupte dont on les déclame, on ne peut rien par contre. Il faut se résigner n'est ce pas ? Au moins avouer que c'est éternellement notre faute. La bonne humeur glisse sur ça, et nous, on s'accroche. L'heure tourne dans sa robe de bal, il y a des sons de trompettes à la Mexicaine, de danses sous des soleils brulants, finissants, sur des sols de poussière. Et des jolies lumières, néons, lampadaires, guirlandes douces ; musique, douce. Je fuis, je fuis, parce que j'évoque.
Les violons tziganes ne sont pas des réveils assurément doux. Tant pis, je me recentre, égaré quelque part dans des rêves sans significations. Et comme une douce danse, les déclinaisons latines. Il faut que je travaille, que j'arrête de penser à toi, à tes courbes, tes sourires, tes mots. A toi dans une de tes robes à tourner puisque c'est plus simple, comme ça.

Vendredi 29 avril 2011 à 18:26

Sans titre.

Est-ce que l'on sait pourquoi les malheurs frappent aux portes ? Pourquoi il ne fait jamais gris quand il faut, pourquoi on gomme les éléments dramatiques des scènes de crime ? Pourquoi il y a cette rage impuissante qui crève le coeur à chaque mauvaise nouvelle ? On devrait s'y faire, depuis le temps.
Il ne reste que des points partout. Exclamation, interrogation (parfois exclamative) point-virgule (renchérissons) point final. Et quand on reprend son souffle, suspension. Que j'ai la bave au lèvre ou la gorge sèche de crier, ça ne change pas grand chose de toute façon. Replié sur moi-même, rien ne peut vraiment paraître. Au fond de mon assiette, toujours la même nourriture accueillante. Une nourriture qui a des sons d'autrefois, le goût, lui, est immuable, du moins, on veut bien le croire. Est-ce que moi je suis malade aussi, d'oublier toutes ces choses simples. D'oublier comment c'était avant, la maladie. 
La pendule a beau imposer un rythme discret, il n'en demeure pas moins étouffant. Le temps. J'attends la nuit maintenant, la nuit je ne dors pas, j'attends le jour. C'est pourtant simple, sain même, comme rythme. Projeté vers le futur. Projeter tout ce qui nous passe par la main : mur.
Et quand vient l'orage, on dit qu'on l'a bien cherché après tout ; avec tous ces paratonnerres tout autour. On attend que la foudre tombe, mais la pluie est plus généreuse ; arrose abondamment mes épaules, et mouille mes cheveux Pourquoi ne pas chanter, pour palier à la détresse. Pour sentir son coeur battre par mimétisme. Sentir une vie, même si ce n'est pas la bonne.

Dimanche 10 avril 2011 à 15:14

Reconstitution, #6

Si tu savais comme c'est beau, la mer que je vois là dans tes yeux. Si tu osais à peine le penser.
Je me rappelle quand je me mettais sur la pointe des pieds — maintenant je suis trop grand pour ça — pour regarder à travers le velux. pour regarder le quartier clame et la mer qui s'étend jusqu'au bout du monde. Je m'en rappelle bien, parce que c'était y a pas si longtemps.
Aujourd'hui j'ai la fièvre, et tout me semble au ralentit. Alors j'ai mis la musique un peu forte dans cette pièce où juste la couleur des murs rappelle que mon frère a vécu ici pendant longtemps. Je regarde la mer qui fait comme un miroir tissé d'or sous ce soleil quasi estival. il y a un vent frais comme c'est agréable, et plein de violons et de choses comme ça, dans le morceau que j'écoute.
Je ferme les yeux, je voudrais que tu sois là, juste à côté ; à partager un petit bout de cette vision. Le quartier calme, comme endormie, hibernant encore. Et, la mer qui fait mal aux yeux. Je voudrais t'embrasser, me confondre dans ton regard. Voir tes taches de rousseur et les embrasser une par une. tout ça, c'est pour jeudi. Mais je le voudrais tout de suite, tout de suite tes lèvres douces. Tout de suite ta peau, et nos rêves et toutes ces choses.

Lundi 4 avril 2011 à 18:09

The horizon is a beltway.

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A force d'avoir des heures d'avance, la terre ne tourne pas rond. Au milieu des ellipses perché, ohé, ohé j'essaye d'apercevoir terre, pour la toucher. Mes pieds dans le vide ont peur, mes pieds ont le vertige. Au milieu des branchages, je joue à me faire peur. J'attends la terre bancale, calé dans un coin sombre a écouter de la musique barbare, frappant des mains pour signaler le rythme, tapant du poing sur la table pour sortir de l'hymne. Tapant du poing sur la table pour taire l'ennui. "Quand tout devient tribal, il ne reste plus grand chose a attendre, si ce n'est une révolution". Au moins le tableau est une ébauche, le débat lancé. Vous avez une vie pour y répondre. Seul le vent en parle vraiment. Personne n'écoute. Une voix la chanson jouée, on peut s'attendre à tout, c'est toujours un peu la même histoire.
Trompette dans le fond de la pièce, fond de nineties bien frappées, jazz fade. Quand la musique devient la solution tout devient problème, perdu dans des guerres stériles et sans fins. Le rythme reprend après s'être perdu dans une syncope désabusée. C'est l'heure du repas, le rythme est heurté maintenant. Tout semble facile, évident. Ca n'accroche pas. C'est fade, oui. Osons le dire. Comprendre des prises de position, ne pas y adhérer. Quand est-ce qu'on se saoule ? Pour ne plus dire des mots trop fort, pour ne plus faire semblant d'être intelligent. Avec l temps, les idée se pose en ribambelle, t'es belle, c'était trop facile. Printemps, éclosion de mots, comme si il y avait une saison, une heure, un jour pour écrire. Je ne veux pas croire dans la mythologie facile, ça fatigue. C'est comme la superstition. Ca fatigue. Le tic-tac poinçonne les lilas. Tout se mélange, c'est la musique elle me prend à bras le coeur. Et moi, de là-haut, de mon arbre en bois, en dérisoire et en danse sordide je me verrais bien danser d'étoile en étoile. Le vent se lève ; avis de tempête.
Le vent se lève, et moi aussi, pour qui se prend-il ce grand machin ? Moi j'écris avec les tripes. Je tache les feuilles. Je m'attache aux mots. J'enjambe les phrases, je fais plier la syntaxe. Enfin, j'assouvie mes fantasmes de domination quelque part en faisant ça, sinon, pourquoi je le ferais ? Pourquoi je m'imaginerais en haut d'un arbre alors que je n'aime pas ça ? Pourquoi je parlerais de Jazz alors que je n'aime pas ça ? Ah, la belle affaire de n'être qu'écrivain pour pas grand chose (quatre sous, quatre sous ! que j'entends loin devant). C'est simple de dire, lorsque l'on a été muet toute une vie. Tellement dur d'écouter pour moi. Tellement impossible de parler aussi. L'ultime pouvoir de celui qui décide, il pourrait s'en aller que ce serait pas plus mal. On parle de clefs des champs, parce que c'est l'été qui commence. Parce que le vent se lève. Et qu'il est beau le vent dans les champs. C'est la pantalonnade encore, la débandade débraillée. L'orgie facile de mots dits tout bas. L'arbre plie et remue là, y a du vent j't'ai dit. Je commence à un peu flipper tu vois, c'est pas pour moi les cimes. Ca fait tout craquer dans un fracas pas possible.
Et moi, le seul fracas que j'aime c'est l'orage. Le seul fracas un peu beau, c'est l'éclair ; ouais, l'éclair le génie et l'idée de la poussière. la matière électrique, les rues électriques et les rimes faciles. Les fautes d'orthographes, en fin de phrases. L'oubli de l'accord. Et s'accorder le droit de dire que c'est voulu. Et s'accorder juste.
Toute la machinerie est en place ça y est. Au loin, au loin, il y a un horizon, et une excroissance. Peut-être que c'est mon rivage. C'est sans doute un ailleurs, un autre part qui se fout des frontières. Qui a un rythme bien différent du nôtre. Qui se noie dans le son, mais pas celui des villes. Je parle des champs, comme je parle de la neige, comme je parle de la pluie, comme je parle de toutes ces choses qu'il n'y a pas ici. C'est chercher l'aiguille, mais surtout la botte de foin autour. C'est chercher l'évidence. C'est un bégaiement constant, un bégaiement descriptif ; et là, ce sont mes cours qui polluent ce que j'ai à dire. Dans ces cas là, c'est comme si on m'avait volé mes mots. Et peut-être qu'enfin je suis plus calme. Je peux crier "Terre ! Terre !"
Et m'en aller sereinement.

Dimanche 27 mars 2011 à 20:12

Wings and things.

Pour passer le temps, je m'imaginais seul au milieu d'une salle de cinéma ; vide. Je m'imaginais au milieu du vide. avec le vent qui caresse la peau. Et les yeux fermés pour ne pas voir le sol inexorable. Pour passer le temps, je regardais la pluie tomber, je faisais des siestes qui duraient toute une nuit, toute une vie. Sur la vitre, j'avais collé des post-it, des "gare à moi, gare à mes fesses". Je passais mon temps à imaginer des gosses jouant autour de moi. marelle marante, et d'autres jolis rimes internes. J'imaginais des mots compliqués, du genre pas simple du tout. Du genre "euphonie" et "synecdochique". Ouais, j'vous jure, ça existe. Ca parsemait mes pages de cours comme ça. Ces notes prises du bout des lèvres. J'écoutais tout un tas de musiques bien senties, des musiques à guitares plus ou moins sèches.
Pour passer le temps je regardais des films, je lisais des livres, et parfois, c'est vrai, je mettais le nez dehors. historie de voir si l'air c'est froid, si la pluie mouille ; histoire de prendre une cuite (puis la rendre).
Ouais, avant, j'occupais mon temps. Maintenant, plus vraiment. A quoi bon ? Je t'ai toi.

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Aujourd'hui, j'ai regardé la pluie tomber, en buvant du vin. En regardant tous ces visages, ma famille. En voyant les yeux perdus dans le vide de ma grand mère. Et ma cousine qui me sert fort contre moi? Et ma nièce qui, est si belle, du haut de ses six mois. Sa mère est belle, à n'en pas douter une seule seconde. Je l'ai prise dans mes bras, et c'était si chaud, si doux. Et alors j'ai été piqué de cette envie. Que tu sois là. Pour une éternité au moins. Pour partir vivre ailleurs, là où l'on sera dans le vide, le vague, mais que ça ne ne nous fera pas peur. Coeur vaillant, va, va l'optimiste à la voile blanche. J'avais envie de transpercer la planète, juste pour un instant dans tes bras.

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