Dimanche 26 juin 2011 à 23:00

Breathless, #3

La nuit est étouffante, mais je respire, je respire. Demain, il s'agira de se lever tôt, écouter, pendant longtemps, le formateur m'expliquer à nouveau comment partent les trains. Moi je le sais déjà, et je le sais encore mieux parce que j'en rêve la nuit des trains, de ceux qui me mènent à tes pieds.
Fouler l'idée d'en être là demain, ça me file le cafard. Alors je regarde la nuit, feuillette Le hussard sur le toit que j'ai acheté l'autre jour en attendant R., avant la fête de la musique c'était. Il fait chaud, ça n'étonne personne, et tout à l'heure j'ai attrapé le premier coup de soleil de la saison. Mon visage rouge, mon ventre mou rouge aussi. J'essaye d'imaginer à quelle vitesse le temps défile en vrai et sur cette question tronquée je joue peut-être la tranquillité de ma nuit. J'hésite à allumer le ventilateur, je ne veux pas de son grincement sonore et dérangeant.
L'été coule-t-il ? J'en viens à me poser des questions, pour ne pas être hésitant. Entendre mon réveil sonner à nouveau, me lever trainer mes pieds jusqu'à la salle de bain me laver, prendre le bus... J'ai comme l'impression que je suis déjà demain. Les papillons de nuit pourtant sont des ficelles de réalité. Nous sommes encore dimanche. Tant mieux pour moi.
Mais, je ne vous l'ai pas dit. Pas encore. Je m'appelle Alexis.

Lundi 13 juin 2011 à 1:37

Don't you let me go tonight.

Dans l'air du soir, j'entends le mistral qui souffle et s'époumone, j'écoute tout un tas de chansons et surnage ta voix, portée par le vent du Nord sans doute. Ou l'envie terrible d'être jeudi déjà. Pour te sentir contre moi.

Et sur la table en désordre je dessinerais bien un bateau à voile, un bateau en papier qui irait bien loin et bien vite te rejoindre, dans ton appartement qui ne connait pas la mer. Les guitares des chansons qui me bercent m'aident à m'imaginer en mer à voguer sur tes courbes, affronter tes vagues. Dis moi, nous étions perdus, mais nous retrouverons-nous ? Moi je veux croire que oui dans cette nuit sans nuage.

je regarde le clic-clac déjà déplié, les draps en désordre. Ce ne seront sans doute plus les mêmes quand tu arriveras, mais je crois que l'on s'y fera, d'une manière ou d'une autre. Et surtout, il y a une ouverture assez grande dans le plafond pour voir les étoiles. C'est tout ce qui importe ; ton sourire et les étoiles.

http://thewildernessdowntown.cowblog.fr/images/pilowfight.jpg

Jeudi 2 juin 2011 à 23:03

I want a home with a window to the sea.

Mes doigts seulement sur des surfaces planes, c'est comme ça qu'ils survivent. J'évite avec rigueur la rugueur. Parsemé de trois fois rien, le sol est un chausse-trappe à taille humaine. Cela encourage mon engourdissement, mon immobilisme. Regarder la pluie détend seulement cinq minutes, je l'ai appris à mes dépends ce matin. Ensuite, j'ai écouté l'album de I Blame Coco une dizaine de fois, en remettant systématiquement les morceaux qui me plaisent le plus deux fois. J'ai marché dans les flaques aussi, pour avoir les pieds mouillés, essayer de voir si je pouvais attraper le rhume. J'ai pensé à tes longs cheveux blonds avec le sourire. Je n'ai plus voulu avoir le rhume. J'ai fais demi-tour, pour sécher mes pieds en vitesse, laissant tout de même la musique. Je laisse mes doigts trainer sur des surfaces planes pour qu'ils soient d'autant plus surpris de retrouver ta peau, tes courbes, et la forêt de tes cheveux. J'ai envie de compter les jours comme avant, cocher les nuits sans toi ; me rendre compte qu'il y en aura de moins en moins avant de te revoir enfin.

Samedi 14 mai 2011 à 21:59

On peut surtout boire.

Le vent se lève avec le bruit d'une fanfare. Derrière le monticule des fonds de verre, des corps inertes, se tordant de douleur, retenant leur vomi, ou retenant les cheveux des autres. Trempés de sueur à l'idée de l'été. La fanfare avance en marche groupée, lente et ronde, comme une ultime procession. Comme la désignation d'un avenir. Et le bruit, ça devient le destin. Qui peut le croire, lorsqu'il entend le bruit du verre frappant le sol ? La tête penche à gauche à droite. Je claque des doigts, danse en rond, mes pieds ne retiennent pas les mélodies. La soirée d'hier, aux accents de fêtes, avait un groove suffisant pour porter la suite. Peut-être que les épaules s'élargissent ensuite.

Dimanche 8 mai 2011 à 22:45

P.S. /

Conjuguer les explosions de rire pour garder la lueur des nuits d'étés, les matins frileux de l'hiver et tout ce qui s'en suit entre. Derrière les arbres aux feuilles oranges coulent des rivières qui ne savent s'arrêter ; des intermèdes réjouissants sans tours austères. Des intermèdes réjouissants dans nos artères.

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