Mardi 2 août 2011 à 18:49

Summer Tale #3

La chaleur est revenue, comme une percée à travers les nuages. Les bébés du quartier pleurent moi je ne fais que transpirer. Parce que je ne suis plus un bébé. J'ai séché mes larmes. J'écoute des musiques avec de grosses percussions mais un rythme lent, pour pouvoir bouger la tête comme il faut. Rangement en prévision, j'ai vidé ma table. Ouvert en grand les volets ne font pas rentrer d'air. Seul le soleil tache le sol, et ma sueur aussi. En larmes pointillets. Non, je ne pleure pas, je laisse mon front parler pour moi. Je suis lâche, parfois. Les notes de piano sont des gouttes de pluie dans un ciel barbouillé de bleu. J'aimerais être guilleret pourtant je m'enfonce sans défonce. A la télé, il n'y a rien d'intéressant. C'est un jour de repos comme un autre, et rien, rien ne m'apaise. Tout a retrouvé sa place et je cherche, je cherche. Et dans les pages de mon carnet il y a des phrases qui me sautent aux yeux parfois. Moi je ne saute pas. La mer reste calme sous ce soleil plombé ; pourtant l'eau est encore froide. Mon corps boue : je ne dois pas être fait pour l'eau, pour la mer. Pour toute cette poétique que je cherche en vain dans mes tiroirs encombrées // autant faire les poubelles, ça ira plus vite.

Mercredi 27 juillet 2011 à 18:01

Summer Tale #2

http://thewildernessdowntown.cowblog.fr/images/Lapluie-copie-1.jpg



Amère limonade dans un ciel d'été. Tambouille apocalyptique, anniversaire triste. Sous la pluie. 
Le rayon de soleil de fin de journée c'est l'eau dans le pastis. C'est la douceur inattendu. Alors que je suis raide, que ma peau agrippe comme du papier de mauvaise qualité, je sors ma tête dehors. Je me tiens toujours à l'écart des cités en flamme. Je jette les mots afin de retrouver un automatisme perdu. Il fut un temps où j'additionnais les verbes. Un temps où je soufflais les bougies d'une traite les 22 mars. maintenant, j'ai un souffle au coeur. Maintenant je souffle bien souvent par lassitude où juste envie. Je rechigne, ronchonne, je n'avance pas. Dans la chaleur étouffante du ciel gris, de l'effet de serre et du brouillard de minuit j'explose de rire à n'importe quelle blague. Sans doute ce que je fume, sans doute l'envie de ne pas penser que les vies s'envolent souvent progressivement. Que les vies s'envolent et que l'on ne décolle jamais du sol.
C'est un été pourri. Alors autant brûler son forfait à raconter trois conneries avec des amis toujours les mêmes. C'est un été pourri alors autant ne pas faire semblant d'être déçu ; anticiper les déceptions. Les rues sont propres, sentent l'humide. J'apprécie la clémence des orages seulement en septembre. Avant, je les trouve déplacés.

Lundi 4 juillet 2011 à 20:29

Dans la seconde.

Ne rien dire surtout, oui, je suis peu de choses. Je dis pas grand chose, d'ailleurs, je ne parle pas du mascara qui parfois coule. Je ne parle pas, parce que j'essuie mes yeux. La pluie qui tombe aujourd'hui est juste inutile et ma chemise colle sur mes épaules moites. Quand est-ce que l'on rayonne ? Quand est-ce que l'on se parle de chansons douces, que l'on se chante oreille contre oreille. Les photos défraîchies je n'y crois plus depuis qu'il y a photoshop et toutes ces choses. Moi je crois juste en la beauté des musiques. Et que je n'ai rien d'autre à dire.

Mercredi 15 juin 2011 à 21:12

*

Le piano, c'est pour ressentir les vibrations de cette terre dévastée. "En rangement" : je classe les yeux fermés, pour être bien sûr de ne rien retrouver quand il sera le moment de ressortir les déguisements des mois d'hivers. Je ne dirais pas non aux grandes boîtes en carton, les fourre-tout implacables, les vieilles boîtes à chaussures, racornies. Les vêtements propres et repassés ont le goût de notre histoire, même si la lessive change. Nos parfums, c'est cet élément fixe que je guette. Je voudrais que l'on réinvente tout, de A, jusqu'à D ; de A jusqu'à Toi. Demain, il y aura un quai de gare à franchir, affronter la passion qui est toujours là dans le ventre mais qui parfois manque d'air pour s'exprimer. Des robes légères, l'été léger ; des pantalons tenant trop chaud. La terre sèche, déjà brûlée, l'herbe comme de la paille. J'attends la mer. Et le souffle régulier de ta respiration la nuit. J'attends ton corps près de moi pour essayer de voir si de ma terrasse on voit tout de même les étoiles. On aura qu'à écouter deux ou trois musiques, rien de plus, en boucle.
Je t'attends. A 21h07 le 15 juin, là, je t'attends.
Comme beaucoup, j'attends la pluie, le tonnerre reposant des soirs sans étoiles. De ma terrasse on ne distingue pas grand chose, juste des larmes au fond des verres et des lames de fond au creux du bide. La nuit d'après, les brouillons s'allongent de plus en plus et se répandent sur les tables, s'envolent moins facilement avec l'air du dimanche après-midi qui rayonne de tous les mots pas dits, mais pensés très fort. J'écris en bégayant, il est sans doute tard. Désarticulé par mots en suspens. Serait-ce l'heure de regarder le ciel plombé d'après midi et demi ? Je griffonne un dessin sans vraiment de forme au dos d'une lettre fictive écrite il y a si longtemps de ça. Je pense à mes mots emprisonnés dans une enveloppe kraft. J'écoute la maison être silencieuse le temps des respirations, silencieux le temps doit être heureux. Dehors rien ne s'agite et la lueur orange des réverbères n'est pas vraiment poétique. Chaque mots un pas de plus sur une route sans routes. J'attends la pluie, comme personne en été, mais comme beaucoup pour avoir quelque chose à dire.

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