Dimanche 3 avril 2011 à 11:59

Avant les tempêtes.

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And I miss you, I'm going back home to the west coast
I wish you would put yourself in my suitcase
I love you, standing all alone in a black coat
I miss you, I'm going back home to the west coast.

And if you shake her heart, she will appear
Tonight I think I'll be staying here
And you never did like this town
I talk out loud like you're still around.
And I’m not afraid to die
As long as you’re by my side
We can sleep the whole year through
And then I will up and leave
To show you that I believe
In the way that things used to be
 
Put me in a box and close the lid
Put me on a shelf, keep me well-hid
And everything I said and everything I did
And everyone I’ve known since I was a kid
And keep me there until I’m old
Until I know that I have wisened up
Cause right now I’m too weak
My mouth can barely speak
My days are cold and bleak
And we are on the brink
Of a long civil war
Between my heart and yours
We will fight by ourselves
Don’t let me be a liar
It was just friendly fire
Went on for a bit too long

J'écoute ce morceau depuis ce matin. Et rien ne me le décolle de la tête. Cet impression de bordel fantastique, avec des cymbales et tout et tout. Et quand j'ai l'impression de me lasser, je mes les Smiths à fond. J'ai relu mon manuscrit, une fois, puis deux. Dans l'ordre et dans le désordre. Penser à ça, maintenant que j'ai pu recomposer la majeure partie du texte disséminée un peu partout après le cambriolage, ça m'a reposé un peu. Il y a des trous bien sûr, et de la frustration à l'idée de devoir les combler. Quand je ne sais pas comment finir une phrase, j'écoute la chanson, et je lui fais confiance. Les mots viennent, se posent là où il faut pour le moment. Et demain, si le coeur m'en dit, je les effacerai à nouveau, pour les réécrire. Ce travail constant est presque crevant, mais ça occupe les doigts, l'esprit. Ca occupe les pensées. 49 pages, c'est pas grand chose, mais ça prend forme. Je sais où je vais, pour une fois. peut-être que je la finirai enfin, cette histoire.
Je fuis mes pensées comme la peste. Surtout l'idée que demain mon frère s'en va définitivement de la maison. Qu'il déserte, pour toujours. C'est long, toujours.
Il est temps d'écouter les Smiths : "if a double-decker bus crashes into us, to die by your side, well, it's such an heavenly way to die". Etc.

Jeudi 31 mars 2011 à 19:07

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Je veux du vent dans les cheveux, par delà le soleil qui se couche. pour compléter le tableau, le paysage écorché vif. Le soleil qui se couche est une agression, réverbération sur les toits blancs. Alors que tout se délite, je cherche une assise confortable dans le bus. Peine perdue. Demain, peut-être que je récupèrerai les heures de sommeil qui me manque. pour gommer ce masque ronchon peu engageant. La faim au ventre, c'est moche comme une plante verte qui se meurt. Toujours la même. Fil rouge.
Je ne veux plus de ficelle pour me soutenir. C'est ce qui m'a semblait là, tout à coup, en rentrant chez moi. Je veux tomber, tomber. Et voir comment c'est de frapper le sol, vraiment fort. De frapper le sol pour qu'il se brise, pour ne plus dire "ça tombera pas plus bas" parce qu'on peut toujours tomber, à l'infini. En arrivant, ma chambre était étouffante. j'ai ouvert les fenêtres, regardé la rue déserte et calme. J'ai respiré bien fort, mais ça ne sentait rien. il faut que j'arrête de croire que les souvenirs peuvent se retrouver dans les bouffées d'air. Arrêter de croire que, même si je vois là, éh bien, je ne la sens pas de ma tour de contrôle. Ce serait bien trop beau.
J'ai comme les mots bloqués dans la gorge. J'ai comme la gorge qui me démange, et alors. Alors il faut prendre le naturel au galop, il faut se taire, ou forcer sur la voix. Chacun sa philosophie. Moi, moi je ne sais pas quoi faire. Je ne sais plus quoi faire. Mais chaque matin j'arrive à choisir quels habits me mettre. C'est déjà un bon début, je l'assure, comme je peux. Je n'y crois pas mais tant pis, hein ?
Je n'arrive plus à écouter la musique. C'est comme si tout se ressemblait, et ça n'a pas la douceur de ta voix. Je crois que j'ai comme un trou béant au milieu de moi. Et c'est de là que j'écris. Histoire que l'on voit à travers moi.

Dimanche 20 mars 2011 à 19:31

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Finalement ce fut un beau premier jour de printemps. A lire sur la terrasse, à regarder le mimosa se faire tailler, à écouter toujours les mêmes morceaux en boucle ; à se prendre à bouger la tête dessus. Sans trop penser que bientôt je serais plus grand, que ça me fait peur quelque part ces années qui fuient. Je vais basculer peu à peu dans cette période où l'on ne veut plus vieillir parce que l'on est conscient que c'est maintenant que tout se joue.
C'était un beau jour de printemps à paraître insouciant, à laisser les regards de sa mère regretter que le temps passe trop vite. Un beau jour de printemps à avoir quand même froid aux pieds, un jour à ne pas penser que le lendemain il faudrait se battre contre une feuille d'examen.
Et surtout un jour à ne pas penser à quel point tu es loin, inaccessible et que tu me manques. un jour à ne pas penser que petit à petit, je refabrique ces murs qui savent si bien me couper du monde, mais que cette fois-ci, j'aimerais t'englober. Reconstruire mon monde, là où j'aurais l'opportunité de devenir un autre. De ne pas devenir celui que je suis aujourd'hui ; plein de bagages vides. Je veux une tête pleine et des nuits sans fins, sans lendemains. Je veux des nuits d'ivresse sourde, des nuits de bonheur complet : dans un autre monde qui n'aura pas cette teinte fade de grande ville du sud — malgré le soleil, malgré le bruit. Je voudrais être balayé par le mistral, envolé loin, sur une terre vierge de tout. où je suis un inconnu, où mes attitudes ne seraient pas les mêmes. Je n'y aurais pas à ressasser tout ce que je rate, je n'aurais qu'à être moi-même, libéré de toutes ces peurs. Je viendrai te chercher alors, dans un bateau aux voiles blanches.
Et là aussi je rêve, ce n'est pas la solution. Autant détruire ces murs fraîchement levés. Et repartir à nouveau en guerre contre mes craintes. Dans deux jours mes 21 ans, ce n'est plus l'heure d'être un gamin.

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Lundi 14 mars 2011 à 22:31

Paperboat.

A quoi bon attendre que le vent se clame ? Qu'il devienne enfin cette brise douce qui chatouille les joues. Rasé de près, je ressemble plus à l'enfant exaspérant que je peux être si souvent sans m'en rendre compte. Les morceaux de musiques au piano triste n'y changeront rien, je ne sais pas être grave. Juste mélancolique, rêveur ; à rêver d'être libre. A quoi bon attendre que le vent tourne, qu'il vienne du sud les bras chargés d'une chaleur réconfortante. Et à l'est, il sera plein de pluie. C'est toujours la même histoire, quand il fait froid soudain ; je suis comme désemparé. Ne sentir que le vide autour, bien sûr que ça me démange. Même si je sais que t'es là, tu restes loin.
C'est si simple d'écouter en boucle ces chansons, réciter les paroles comme un bon élève ; comme si cette litanie pouvait arranger tous les trous qu'il y a partout, du sol au plafond. Est-ce que le résumé de toutes ces émotions peut ramener l'amour à la vie ? Lui rendre ces couleurs éclatantes. Je cherche une cure suffisante. Mes jambes douloureuses ont pourtant si peu marchés aujourd'hui. Porté par le vide, l'ennui du ciel gris, l'ennui des plantes vertes qui meurent sans cesse. Les morceaux bruyants des strokes dénotent dans le silence calfeutré de ces pianos que j'invoque. Je ne sais toujours pas où mènent les routes, même si avant j'étais bercé de toutes ces illusions à ce sujet. Maintenant, c'est différent. J'aspire à marcher le regard perdu vers le ciel, te sachant à mes côtés. A apprendre le nom des étoiles une fois la nuit venue. S'imaginer marchant sur le dos de la voûte céleste.
Puis les grincements de mon lit inconfortable et bancal me ramènent à la réalité, juste pour un moment. J'aimerais jouer avec les lumières, les teintes. Et comme souvent, j'aimerais savoir peindre ; mettre des couleurs derrière tout ça, mes émotions faussées et mes attitudes de gosse à qui on a volé sa tartine de nutella. Avant je me croyais révolté, finalement je suis juste à contre-temps.
Puis tout s'est mis à bouger dans mon coeur. J'attends tes yeux bleus plongés dans les miens. Je compte même les secondes.

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