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J'ai passé la journée à trier les morceaux de vent tombé par terre. Et si cette phrase est poétique, j'en ai rien à faire. je repense à l'époque où j'essayais de faire des rimes, et à tous ces mots aussi que je balance sans réfléchir quand l'air tire vers le soir, qu'il fait frais à nouveau sur la terrasse parce que c'est à peine l'été. Je repense à beaucoup de choses parce que le clic-clac est toujours ouvert que l'on voit la grande ourse lorsque l'on est allongé sous le velux. Est-ce que ça vaut la peine de continuer à écrire ce soir ? J'ai l'impression que les bouts de doigts brûlés ne m'empêcheront pas à étaler toutes les choses en trop que j'ai à dire ici. Ca se bouscule entre mes oreilles, comme pour relâcher une pression intense ; un étau qui a des airs de migraine. Ca va aller. Ca va aller, je crois, dans un jean troué ou un short pas vraiment beau. Maintenant que l'on n'a droit qu'à 5 heures d'écoutes hebdomadaire sur Deezer, c'est plus simple de faire la musique à la bouche, plus simple aussi de réécouter tous ces CD achetés d'impulsion pour essayer de trouver la chaleur de l'inconnu, trouver la chaleur de la surprise. Je bats les cartes, les mélange pour m'occuper les mains. Je traîne en terrasse pour écrire cinq lignes et repartir. Deux pages avalées (glouton) avant de fermer le livre déjà sur ma fin. Moi je n'avance qu'au rythme de la guitare. Moi je sèche dès qu'il s'agit de s'époumoner. Les écritures serrées au crayon gris s'effacent très vite, et peut-être tant mieux. Le vent se lève même s'il ne fait pas froid il se lève quand même. Et "le vent se lève" est une phrase douce. Qu'est ce qu'il reste de mes vingt ans lorsque la vingt-et-unième année est si intense. Collé aux enceintes ou non, collé serré au milieu d'une fosse sans lion, une arène sans sable sans foule et sans assurance. Transpirant d'automne retenu, transpirant d'hiver en pente douce. Transpirant de vie, parce que je sue, parce que je sue mes kilos en trop, ma barbe moche de trois jours à trois semaines (date limite avant rasage). Parce que je sue, je sais, tous les mots que je ne dis pas, mon ventre vide souvent, et bien vite remplie de cochonneries grasses et baveuses.
Moi, de toute façon, je n'aime que l'air du soir, les aires sans surfaces, et les routes qui ne sont que des barres obliques dans une vie verticale. Comme si je jouais à tetris en taille réelle, j'emboîte les mots, à hauteur d'homme. Et autour il ne reste que la terre brûlée, dévastée et grise d'une cité qui perd ses plumes, d'un Marseille qui se prépare à un été, le 2600ème et quelque. Le chocolat fond dans le garde-manger. La saison des pluies me semble loin alors que ce matin je me réveille en sursaut parce que la pluie entre par les fenêtres déjà grandes ouvertes. Le ventilateur qui au-dessus de ma tête fait un boucan d'enfer me fait penser que j'aime dormir dans le silence moi qui ronfle et qui dérange souvent. Et puis, qu'est ce que c'est le silence lorsque nos fenêtres tombent sur une rue morte, pleine de fantômes ? lorsque mes rêves baignent dans la désolation de ton absence, dans l'attente d'un retour fantastique. Qu'est ce que le silence quand seule la musique berce, quand les seules berceuses que je connaisse n'ont aucune résonance à cause de ma voix brisée brûlante, faussée. De chaque côté il y a des creux sans côtes, et des figures sans géométries. Juste les souvenirs fugaces des odeurs, des formes et de tout ce qui fait que l'on s'alimente de rêve, que l'on s'alimente de quelques jours autour d'un épouvantail de vie, d'une caricature que l'on aimerait réelle.
Puis je me retrouve à crier, encore, "j'ai mal à l'habitude" comme tant de fois déjà. A regarder les tags toujours les mêmes de ce gars qui sur un rideau métallique a écrit : "Je ne dirai plus jamais je t'aime" sur une rue de la république fermée pour cause de crise économique. Alors, il reste à reprendre le souffle après ce genre de déclaration d'usage. Relire le chemin parcouru. relier les pages, relier les évènements entre eux pour bien se rendre compte que quelque chose se passe définitivement se passe sous mes yeux. Une histoire : mon histoire — tu es mon rôle principal. Et c'est comme ça que je t'aime.

*

The Great Arcade Fire

Teardrops

Par Bruises le Samedi 25 juin 2011 à 14:32
Magique celui-là. Vraiment.
Merci pour le commentaire
Par Y.Nos.Extendemos le Dimanche 26 juin 2011 à 22:43
Je confirme le commentaire de Bruises.
Et merci de même ! :)
 

Teardrops









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