http://thewildernessdowntown.cowblog.fr/images/Fenetrefloue600.jpg
Je ne marche qu'avec du sable collé aux semelles, et beaucoup de cailloux dans les chaussures. Toujours les mêmes chansons me font bouger la tête, et toujours les mêmes mots sortent de moi. A force de vouloir faire du beau, ici, tout est devenu moche. Tout pourri il faut dire ; c'est le soleil. Le jus des brugnons coule sur mes joues, mes mains pèguent comme on dit ici. J'écoute Bon Iver, comme si c'était de circonstance ; quoique cet album pue le printemps. Comme l'été semble court en comparaison des hivers. Mais j'aime bien les pulls. Tant mieux.
Là, il ne fait pas chaud, il fait la brise qui vient de la mer. Et, peut-être que je frissonne ; mon corps presque nu et disgracieux. Mes cheveux en pétard qui ne se remettent pas d'une nuit fade les fenêtres et volets ouverts. Le silence de ma rue ; comme abattue en pleine nuit d'ivresse. j'observe les tourments, les débite comme des morceaux de viande rouge. Je lâche au sol les clopes que je ne fume que lorsque je bois de l'alcool. Rions, rions, les perroquets montent vite à la tête. Et une fois parterre que tout tourne, tout bouge, je ne me sens pas très intelligent. A me ramasser discrètement dans les escaliers du Sunset, sans rien dire à personne. Le pantalon beige, devenu noir à cause de la bière renversée dessus.
Est-ce que c'est ça un été ? les trains me semblent bien ternes ensuite. Cette impression constante de coller, de sentir le train. Et à chaque fois sur les quais, ces mêmes questions : "où va ce train ?" comme s'il pouvait y avoir des dizaines de directions. Il n'y en a qu'une : loin. Loin de toi. Loin.
Le piano fait un mouvement de balancier. Je me laisse bercer, plage arrière de la Polo blanche. Je me laisse bercer par les conneries que j'entends, qui me font rire. Et si il manque ta main dans la mienne dans tous ces moments là, je crois que j'ai appris à vivre comme ça. Malheureusement.
Les cernes belles autour des yeux me tiendront éveillées jusqu'à demain : lever 3h30 du matin, gare de Toulon. Imaginer l'avenir engoncé dans les jours de repos me donne mal à la tête : une sévère envie de liberté. Mais c'est l'été, je l'ai choisi d'une façon ou d'une autre.

Je ne sais plus jusqu'où je peux écrire. je me suis rendu compte hier soir que je ne disais plus grand chose ici. Mais toujours cette musique. Je sifflote. J'aimerais changer de chanson ; "c'mon babe, take a walk on the wild side". Ce serait peut-être moins monotone.

Dimanche 10 juillet 2011 à 13:37

Breathless, #4

Si la gorge racle, c'est pas grand chose. Ca racle racle, mais il n'y a rien à découvrir. Si le soleil se lève à chaque fois que je me couche, ce n'est pas ma faute. Je crie trop en ce moment à ce qu'il paraît. Je laisse les jours se lever serein, je les laisse faire leur vie. Je transite dans les nuits, je ne m'amuse pas le jour. J'écoute des chansons sucrées pour sentir l'été autrement qu'avec l'odeur de la terre brûlée, du sable au monoï et du goût fade de l'air conditionné. Il est l'heure du voyage, l'heure de s'accrocher avant le départ. Et je tends les bras pour toi. Tes mots chaque soir sont des baumes au coeur, sont des nouvelles mélodies que j'aime. Le temps file, je n'ai pas le temps, le temps. je racle ma gorge, je n'ai plus de voix. Je bois un verre sans doute, terrasse. Cigale.
Il parait qu'un jour il finira bien par pleuvoir, j'attends les gouttes pour les esquiver. Le coeur serré, la vie serrée dans mes fringues, dans un sac trop grand pour y glisser entièrement en s'y sentant à l'aise. On pourrait parler de Roxanne au milieu de la nuit, qu'elle doit à tous prix éviter les lumières rouges. on pourrait chanter danser, finir ruiné en piécettes. A regarder le fond du verre avec l'espoir qu'il se remplisse à nouveau. Allez, viens, on danse. Allez viens, viens.

Lundi 4 juillet 2011 à 20:29

Dans la seconde.

Ne rien dire surtout, oui, je suis peu de choses. Je dis pas grand chose, d'ailleurs, je ne parle pas du mascara qui parfois coule. Je ne parle pas, parce que j'essuie mes yeux. La pluie qui tombe aujourd'hui est juste inutile et ma chemise colle sur mes épaules moites. Quand est-ce que l'on rayonne ? Quand est-ce que l'on se parle de chansons douces, que l'on se chante oreille contre oreille. Les photos défraîchies je n'y crois plus depuis qu'il y a photoshop et toutes ces choses. Moi je crois juste en la beauté des musiques. Et que je n'ai rien d'autre à dire.

Samedi 2 juillet 2011 à 20:03

Dans la minute.

Il faut écrire vite vite pour ne pas brûler la plume, pour ne pas perdre les ailes et pour oublier que tout fini par se déliter. Le temps court pour moi, je cours après les retards successifs. Mais en vrai j'aime prendre le temps, juste que là, c'est le temps qui me prends, m'apprends. Qu'écrire lorsque les mots je cours après eux. Dans les nuits d'étés, j'écoute des morceaux de b2oba, juste pour la déconne. Et quand il est l'heure de dormir, je mets Piledriver Waltz des Arctic Monkeys bien fort. En vrai, ça détend. 

Dimanche 26 juin 2011 à 23:00

Breathless, #3

La nuit est étouffante, mais je respire, je respire. Demain, il s'agira de se lever tôt, écouter, pendant longtemps, le formateur m'expliquer à nouveau comment partent les trains. Moi je le sais déjà, et je le sais encore mieux parce que j'en rêve la nuit des trains, de ceux qui me mènent à tes pieds.
Fouler l'idée d'en être là demain, ça me file le cafard. Alors je regarde la nuit, feuillette Le hussard sur le toit que j'ai acheté l'autre jour en attendant R., avant la fête de la musique c'était. Il fait chaud, ça n'étonne personne, et tout à l'heure j'ai attrapé le premier coup de soleil de la saison. Mon visage rouge, mon ventre mou rouge aussi. J'essaye d'imaginer à quelle vitesse le temps défile en vrai et sur cette question tronquée je joue peut-être la tranquillité de ma nuit. J'hésite à allumer le ventilateur, je ne veux pas de son grincement sonore et dérangeant.
L'été coule-t-il ? J'en viens à me poser des questions, pour ne pas être hésitant. Entendre mon réveil sonner à nouveau, me lever trainer mes pieds jusqu'à la salle de bain me laver, prendre le bus... J'ai comme l'impression que je suis déjà demain. Les papillons de nuit pourtant sont des ficelles de réalité. Nous sommes encore dimanche. Tant mieux pour moi.
Mais, je ne vous l'ai pas dit. Pas encore. Je m'appelle Alexis.

<< For Birdy | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | Forever Ago >>

Créer un podcast