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Apporter ses écrits sur un plateau, les laisser trainer en vrac, enfin, par terre sur le sol de la chambre. Je fume une cigarette qui traine dans un vieux paquet de Lucky Strike laissé chez moi samedi dernier alors que la maison dort. Du salon au grenier, à regarder les enquêtes exclusives de M6 et de temps en temps zapper sur un reportage sur le déni de grossesse. C'est fou comme je m'abrutis ces derniers jours.
Je tire sans vraiment savoir pourquoi sur cette cigarette sortie du néant. il n'y a que des trainées tout autour : c'est l'encre. Elle s'efface doucement de ma peau qui n'est pas cette éponge que j'aimerais croire ; la marque de tes lèvres douces s'évaporent elles aussi, c'est si dur. J'écoute des morceaux de piano qui ne me plaisent même pas, mais le piano est parfait pour cette fin de soirée étrange. Sur le bureau seul le bordel trône, ainsi qu'un dessin moche fait de formes.
Je me suis peint en blanc, histoire de croire que la clarté et la lumière changerait quelque chose. Je relis ton texto de 22h30, oui, Bon Iver, quel hiver. Plus tard, avant de me glisser dans mes draps pour une nouvelle nuit à fixer le plafond, j'essaierai de réécouter cet album que j'aime tant. J'essaierai jusqu'à ce que je ne supporte plus, et que j'écoute un morceau n'ayant rien à voir avec la situation. Ecoutant peut-être Shook Ones part. II de Mobb Deep, parce qu'il n'y a rien de plus déplacer que du rap Queensbridge dans les moments d'errances comme celui que l'on vie en ce moment.
Je repense à cette lettre que tu n'as pas lu en entière. Je ferme les yeux, écrase la cigarette dans le fond d'un verre d'eau. Il faut que j'arrête de raconter si mal mes sentiments, il faut que j'arrête oui, de faire croire une vie qui n'est pas vrai. il faut que je te le dise, avant de dormir : je t'aime.

Samedi 4 juin 2011 à 2:38

Letters from Jericho.

Son sourire avait l'air de me dire que j'étais vachement plus bad ass avec mes lunettes de soleil même si on était à l'intérieur et qu'il pleuvait dehors. j'ai essayé de la croire, j'essaie de croire V. lorsqu'elle me sort des trucs comme ça. Elle était heureuse, elle venait de se faire embaucher chez Repetto et je lui grattais déjà des réductions pour des cadeaux en perspective. L'heure a sans doute pris un coup de speed à tourner vite comme ça. J'ai très vite laché les Ray Ban sur la tête, sifflé le fond de mon coca ; on avait renoncé au Starbucks, j'ai plus les sous pour me le permettre. On a parlé encore un moment, elle s'endormait au dessus de sa glace onéreuse quelle avalait goulûment comme pour se féliciter de bosser dans une boutique pour les gens qui ont des thunes, un peu. On s'est fait l'intégrale des Robins des bois en trois citations, en commençant par l'éternelle imitation de l'inspecteur Van Loc. Après on a regardé nos notes sur internet, on s'est félicité. C'était l'instant de satisfaction personnelle. En rentrant, j'ai regardé la pluie, puis j'ai regardé Roland Garros et j'ai zappé frénétiquement pour éviter les pubs.
Puis, après, j'ai monté ma carcasse jusqu'à ma chambre, me suis jeté sur mon lit. Me suis écroulé. J'ai relâché une pression que je ne connaissais pas sur mes épaules. J'ai somnolé longtemps avant de me dire qu'il fallait de la musique, qu'il fallait que je danse. Cette nuit, j'ai rêvé de toi. Et aujourd'hui, je ne voulais pas pensé que tu me manques, terriblement. Les plis de l'oreiller n'apporte aucune légitimité. J'ai slalomé entre les questions, tout à l'heure, face à mon coca. J'ai préféré dire des bêtises, c'est tellement plus simple de dire des bêtises pour ne pas penser.

Jeudi 2 juin 2011 à 23:03

I want a home with a window to the sea.

Mes doigts seulement sur des surfaces planes, c'est comme ça qu'ils survivent. J'évite avec rigueur la rugueur. Parsemé de trois fois rien, le sol est un chausse-trappe à taille humaine. Cela encourage mon engourdissement, mon immobilisme. Regarder la pluie détend seulement cinq minutes, je l'ai appris à mes dépends ce matin. Ensuite, j'ai écouté l'album de I Blame Coco une dizaine de fois, en remettant systématiquement les morceaux qui me plaisent le plus deux fois. J'ai marché dans les flaques aussi, pour avoir les pieds mouillés, essayer de voir si je pouvais attraper le rhume. J'ai pensé à tes longs cheveux blonds avec le sourire. Je n'ai plus voulu avoir le rhume. J'ai fais demi-tour, pour sécher mes pieds en vitesse, laissant tout de même la musique. Je laisse mes doigts trainer sur des surfaces planes pour qu'ils soient d'autant plus surpris de retrouver ta peau, tes courbes, et la forêt de tes cheveux. J'ai envie de compter les jours comme avant, cocher les nuits sans toi ; me rendre compte qu'il y en aura de moins en moins avant de te revoir enfin.

Mercredi 1er juin 2011 à 21:07

Demande à la poussière //

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C'est toujours comme ça un peu dans ces moments de migraines rares mais sévères ; je passe ma main droite dans mes cheveux plus courts que d'habitude, je monte le son imperceptiblement dans les pièces que j'habite. Toujours brun, toujours les yeux verts. J'hésite à parler de la mer qui se retire maintenant, puisqu'ici elle ne bouge que très peu. Juste quelques vagues. Autour des feux de camps ou non, à chanter des refrains de vieux classiques de rap, de rock ou j'en passe. On cruise à nouveau avec R. dans les rues d'Aix, Marseille, Vitrolles à la recherche d'un McFlury de 23h et des poussières. Son à fond, et les basses qui font vibrer sa Polo proche de l'asphyxie. On parle de l'année que l'on a passé à ne pas se parler, peut-être pour se dire que l'on pouvait vivre l'un sans l'autre. Dans tous les cas, c'était une vaste fumisterie, et lorsque l'on se retrouve à bouffer cette glace bien grasse sur le parvis de notre ancien lycée, j'ai envie de rire ; les parenthèses se referment plus surement que les plaies.
Le vent s'est levé depuis deux jours, et balaie sans soucis les feuilles naissantes. Je me laisse bercer, j'essaie de voir où tout cet air va me mener, même si irrémédiablement le souffle se dirige vers la mer. Je suis soûlé de mer. Soûlé du souvenir de son goût de sel. 
Au milieu je m'interroge aussi sur ces photos noir et blanc mal cadrés que l'on trouve dans des vieilles boîtes à chaussures. Pour savoir si elles sont si magiques que ça, je les mets sur mes écorchures aux genoux et aux coudes (mes blessures de gosse) et rien n'y fait. Tes baisers étaient bien plus efficaces j'en suis sur.
Au réveil j'ai vu la pluie tomber à grosses gouttes sur le sol brûlant de la veille. Je me suis souvenue de l'été avant de te rencontrer durant lequel on avait passé la nuit, R. et moi, à écouter la pluie tomber derrière les volets mis-clos d'un appartement Hausmannien et encombré du boulevard Chave dans lequel on avait élu domicile pour une semaine et quelque. On avait beaucoup bu je crois cette nuit-là de Juillet, puis à l'aube on avait écouter le tonnerre. J'avais fait escale chez moi, très vite le lendemain, pour prendre une douche, voir mes parents, écrire quelques mots sur un blog quelconque et repartir. Le soir qui suivait on se retrouvait au drive du Mcdo de Chave à pieds à 3h du mat' pour un McFlury là encore. On est chronique. Surtout quand il s'agit de matière grasse bon marché.
Je crois que je raconte ça pour garder l'espoir de ta redécouverte, pour me persuader que l'histoire se répète et que cette fois-ci elle sera encore plus belle. Ce serait doux, après la pluie et le mistral en apostrophe. En attendant, je frappe le bitume marseillais à nouveau, de jour de nuit. Pour voir comment ça fait de bouger à nouveau, tourner en rond comme je le fais si bien.
Comme beaucoup, j'attends la pluie, le tonnerre reposant des soirs sans étoiles. De ma terrasse on ne distingue pas grand chose, juste des larmes au fond des verres et des lames de fond au creux du bide. La nuit d'après, les brouillons s'allongent de plus en plus et se répandent sur les tables, s'envolent moins facilement avec l'air du dimanche après-midi qui rayonne de tous les mots pas dits, mais pensés très fort. J'écris en bégayant, il est sans doute tard. Désarticulé par mots en suspens. Serait-ce l'heure de regarder le ciel plombé d'après midi et demi ? Je griffonne un dessin sans vraiment de forme au dos d'une lettre fictive écrite il y a si longtemps de ça. Je pense à mes mots emprisonnés dans une enveloppe kraft. J'écoute la maison être silencieuse le temps des respirations, silencieux le temps doit être heureux. Dehors rien ne s'agite et la lueur orange des réverbères n'est pas vraiment poétique. Chaque mots un pas de plus sur une route sans routes. J'attends la pluie, comme personne en été, mais comme beaucoup pour avoir quelque chose à dire.

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