http://thewildernessdowntown.cowblog.fr/images/DSC1620nb.jpg
J'ai passé la journée à trier les morceaux de vent tombé par terre. Et si cette phrase est poétique, j'en ai rien à faire. je repense à l'époque où j'essayais de faire des rimes, et à tous ces mots aussi que je balance sans réfléchir quand l'air tire vers le soir, qu'il fait frais à nouveau sur la terrasse parce que c'est à peine l'été. Je repense à beaucoup de choses parce que le clic-clac est toujours ouvert que l'on voit la grande ourse lorsque l'on est allongé sous le velux. Est-ce que ça vaut la peine de continuer à écrire ce soir ? J'ai l'impression que les bouts de doigts brûlés ne m'empêcheront pas à étaler toutes les choses en trop que j'ai à dire ici. Ca se bouscule entre mes oreilles, comme pour relâcher une pression intense ; un étau qui a des airs de migraine. Ca va aller. Ca va aller, je crois, dans un jean troué ou un short pas vraiment beau. Maintenant que l'on n'a droit qu'à 5 heures d'écoutes hebdomadaire sur Deezer, c'est plus simple de faire la musique à la bouche, plus simple aussi de réécouter tous ces CD achetés d'impulsion pour essayer de trouver la chaleur de l'inconnu, trouver la chaleur de la surprise. Je bats les cartes, les mélange pour m'occuper les mains. Je traîne en terrasse pour écrire cinq lignes et repartir. Deux pages avalées (glouton) avant de fermer le livre déjà sur ma fin. Moi je n'avance qu'au rythme de la guitare. Moi je sèche dès qu'il s'agit de s'époumoner. Les écritures serrées au crayon gris s'effacent très vite, et peut-être tant mieux. Le vent se lève même s'il ne fait pas froid il se lève quand même. Et "le vent se lève" est une phrase douce. Qu'est ce qu'il reste de mes vingt ans lorsque la vingt-et-unième année est si intense. Collé aux enceintes ou non, collé serré au milieu d'une fosse sans lion, une arène sans sable sans foule et sans assurance. Transpirant d'automne retenu, transpirant d'hiver en pente douce. Transpirant de vie, parce que je sue, parce que je sue mes kilos en trop, ma barbe moche de trois jours à trois semaines (date limite avant rasage). Parce que je sue, je sais, tous les mots que je ne dis pas, mon ventre vide souvent, et bien vite remplie de cochonneries grasses et baveuses.
Moi, de toute façon, je n'aime que l'air du soir, les aires sans surfaces, et les routes qui ne sont que des barres obliques dans une vie verticale. Comme si je jouais à tetris en taille réelle, j'emboîte les mots, à hauteur d'homme. Et autour il ne reste que la terre brûlée, dévastée et grise d'une cité qui perd ses plumes, d'un Marseille qui se prépare à un été, le 2600ème et quelque. Le chocolat fond dans le garde-manger. La saison des pluies me semble loin alors que ce matin je me réveille en sursaut parce que la pluie entre par les fenêtres déjà grandes ouvertes. Le ventilateur qui au-dessus de ma tête fait un boucan d'enfer me fait penser que j'aime dormir dans le silence moi qui ronfle et qui dérange souvent. Et puis, qu'est ce que c'est le silence lorsque nos fenêtres tombent sur une rue morte, pleine de fantômes ? lorsque mes rêves baignent dans la désolation de ton absence, dans l'attente d'un retour fantastique. Qu'est ce que le silence quand seule la musique berce, quand les seules berceuses que je connaisse n'ont aucune résonance à cause de ma voix brisée brûlante, faussée. De chaque côté il y a des creux sans côtes, et des figures sans géométries. Juste les souvenirs fugaces des odeurs, des formes et de tout ce qui fait que l'on s'alimente de rêve, que l'on s'alimente de quelques jours autour d'un épouvantail de vie, d'une caricature que l'on aimerait réelle.
Puis je me retrouve à crier, encore, "j'ai mal à l'habitude" comme tant de fois déjà. A regarder les tags toujours les mêmes de ce gars qui sur un rideau métallique a écrit : "Je ne dirai plus jamais je t'aime" sur une rue de la république fermée pour cause de crise économique. Alors, il reste à reprendre le souffle après ce genre de déclaration d'usage. Relire le chemin parcouru. relier les pages, relier les évènements entre eux pour bien se rendre compte que quelque chose se passe définitivement se passe sous mes yeux. Une histoire : mon histoire — tu es mon rôle principal. Et c'est comme ça que je t'aime.

*

Jeudi 23 juin 2011 à 0:00

And we dance dance dance, to the radio.

Du coin de l'oeil, le regard torve, dans le miroir je le vois bouger la tête. Essayer de toucher le ciel ou juste se poser, arrimer à bon port avant de se saborder. Il a les cheveux presque noir, en vrac. Sur le mur en face, il y a des stigmates adolescentes. Il se regarde avec ses poches sous les yeux, avec ses yeux qui ne s'ouvrent pas. C'est l'ennui de ne plus te voir qui le met dans cet état là. Il a beau rire, cela ne gomme pas les rides d'un jour d'été, le premier, qui tonitrue. Il bouge la tête sur ce rythme sans escales. Il attend la bagarre je crois. Une bonne raison d'en découdre avec lui même, de regarder les coutures de son jean partir en fumée surtout. Et alimenter ses trous dans les chaussures ; remplir son ventre de bonnes raisons. Ogre familier, grand administrateur de quarts d'heures déraisonnées, mais visé pour toujours dans des t-shirt difformes. Presque ministre. Presque beaucoup de chose. Presque habillé de ce short moche maintenant que l'air est lourd.

// Que les habits se délient, rien de plus normal, qu'il en aille de même des souvenirs, il ne faut pas abuser non plus. A peine partie, il y a tant de choses que je ne veux pas bouger de peur que j'en oublie la signification. Toujours la même sensation à chaque passage. Ce coeur gros et lourd, et prêt à exploser. Le courant d'air s'est tu, il n'y a donc aucun bruit, si ce n'est cette musique qui ne te plairait peut-être pas, à la recherche d'un bonheur sous-jacent, à la recherche d'un regard bleu et non pas vert comme le mien, ou gris comme tu le penses. Je me regarde dans un miroir quelconque et je bouge la tête, pour de vrai. Il est donc l'heure de fermer les yeux, de se coucher convaincu que ta bouche est encore sur la mienne, que les marques au coeur, ce ne sont que les chansons tristes qui me les provoquent.

http://thewildernessdowntown.cowblog.fr/images/NERD.jpg

Mercredi 8 juin 2011 à 18:40

Still trying to fix my mind.

Chacun ses variations sur des vieux tubes, des fonds de verre des années 90 solaires. De l'enfance à l'adolescence, boiteux, boiteux. Puis le violon vient rattraper le coup, la guitare électrique nous assoie direct. il est l'heure d'un verre, un perroquet, une pression. A quoi tu penses ? A quoi je pense ? A beaucoup de choses.
La nuit, je monte le son très fort en voiture, je regarde les étoiles sur l'autoroute, c'est R. qui conduit. On écoute ça, je chante à tue-tête je crois ; ça le fait rire. L'été est encore loin, pourvu qu'il ne soit pas meurtrier.

http://thewildernessdowntown.cowblog.fr/images/bubblelights1.jpg
Apporter ses écrits sur un plateau, les laisser trainer en vrac, enfin, par terre sur le sol de la chambre. Je fume une cigarette qui traine dans un vieux paquet de Lucky Strike laissé chez moi samedi dernier alors que la maison dort. Du salon au grenier, à regarder les enquêtes exclusives de M6 et de temps en temps zapper sur un reportage sur le déni de grossesse. C'est fou comme je m'abrutis ces derniers jours.
Je tire sans vraiment savoir pourquoi sur cette cigarette sortie du néant. il n'y a que des trainées tout autour : c'est l'encre. Elle s'efface doucement de ma peau qui n'est pas cette éponge que j'aimerais croire ; la marque de tes lèvres douces s'évaporent elles aussi, c'est si dur. J'écoute des morceaux de piano qui ne me plaisent même pas, mais le piano est parfait pour cette fin de soirée étrange. Sur le bureau seul le bordel trône, ainsi qu'un dessin moche fait de formes.
Je me suis peint en blanc, histoire de croire que la clarté et la lumière changerait quelque chose. Je relis ton texto de 22h30, oui, Bon Iver, quel hiver. Plus tard, avant de me glisser dans mes draps pour une nouvelle nuit à fixer le plafond, j'essaierai de réécouter cet album que j'aime tant. J'essaierai jusqu'à ce que je ne supporte plus, et que j'écoute un morceau n'ayant rien à voir avec la situation. Ecoutant peut-être Shook Ones part. II de Mobb Deep, parce qu'il n'y a rien de plus déplacer que du rap Queensbridge dans les moments d'errances comme celui que l'on vie en ce moment.
Je repense à cette lettre que tu n'as pas lu en entière. Je ferme les yeux, écrase la cigarette dans le fond d'un verre d'eau. Il faut que j'arrête de raconter si mal mes sentiments, il faut que j'arrête oui, de faire croire une vie qui n'est pas vrai. il faut que je te le dise, avant de dormir : je t'aime.

Samedi 4 juin 2011 à 2:38

Letters from Jericho.

Son sourire avait l'air de me dire que j'étais vachement plus bad ass avec mes lunettes de soleil même si on était à l'intérieur et qu'il pleuvait dehors. j'ai essayé de la croire, j'essaie de croire V. lorsqu'elle me sort des trucs comme ça. Elle était heureuse, elle venait de se faire embaucher chez Repetto et je lui grattais déjà des réductions pour des cadeaux en perspective. L'heure a sans doute pris un coup de speed à tourner vite comme ça. J'ai très vite laché les Ray Ban sur la tête, sifflé le fond de mon coca ; on avait renoncé au Starbucks, j'ai plus les sous pour me le permettre. On a parlé encore un moment, elle s'endormait au dessus de sa glace onéreuse quelle avalait goulûment comme pour se féliciter de bosser dans une boutique pour les gens qui ont des thunes, un peu. On s'est fait l'intégrale des Robins des bois en trois citations, en commençant par l'éternelle imitation de l'inspecteur Van Loc. Après on a regardé nos notes sur internet, on s'est félicité. C'était l'instant de satisfaction personnelle. En rentrant, j'ai regardé la pluie, puis j'ai regardé Roland Garros et j'ai zappé frénétiquement pour éviter les pubs.
Puis, après, j'ai monté ma carcasse jusqu'à ma chambre, me suis jeté sur mon lit. Me suis écroulé. J'ai relâché une pression que je ne connaissais pas sur mes épaules. J'ai somnolé longtemps avant de me dire qu'il fallait de la musique, qu'il fallait que je danse. Cette nuit, j'ai rêvé de toi. Et aujourd'hui, je ne voulais pas pensé que tu me manques, terriblement. Les plis de l'oreiller n'apporte aucune légitimité. J'ai slalomé entre les questions, tout à l'heure, face à mon coca. J'ai préféré dire des bêtises, c'est tellement plus simple de dire des bêtises pour ne pas penser.

<< For Birdy | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | Forever Ago >>

Créer un podcast