http://thewildernessdowntown.cowblog.fr/images/Numeriser0047.jpg
Les cheveux au vent, regardant l'horizon ; enfin, rêvant d'ailleurs à travers le velux ouvert — je respire l'air de la mer qui n'est pas si lointaine. Je relis des vieilles choses qui me surprennent. Le recul suffisant pour avancer, peut-être ; premier retour de repos sans cernes du début de l'été. Pourtant ce n'est pas comme si l'on n'était pas sorti. Mais la nuit était difficile, froide un peu, en atteste mon sweat qui est confortable. Froide dans ces mots sans raisons, avec si peu d'écho mais résonnant des heures durant entre deux oreilles sensibles. Les oreilles dégagées, coupe de cheveux courte sur les côtés, un peu plus long sur le dessus : un vieil adolescent. R. qui se retient de pleurer, mais je le sens, il pleure à l'intérieur, et les larmes alimentent son cerveau qui sonne creux lorsque la baffe part. C'était une nuit froide qui avait pourtant commencé à merveille. Mais tout fini par partir en vrille puisque l'on est des pros de la pirouette, du jeu de mot assassin.
A faire la bêtise d'écouter les mauvaises personnes, je laisse mes pieds traîner en longueur sur la fin de la soirée, sur la plage arrière de la voiture de E., jusqu'à chez R. Dis comme cela, tout paraît labyrinthique. Mais je crois qu'il n'y a rien à dire. C'est tellement vide ce que j'ai à dire lorsque je raconte la froideur des évènements. Et même ses blagues sonnées faux, même son rire claqué moins fort. Après hier, ça a été autre chose : attablé autour de la table du jardin, R. qui parle à ma mère comme si c'était la sienne parce que cruellement il en avait besoin, et moi derrière qui souriait, doucement parce que c'était bien, comme ça, d'essayer de lui remonter le moral. Ce n'est que le résumé d'une semaine et demi qui dévisse, mais malgré tout, on reste stupidement accroché.
La suite au prochain épisode.

Lundi 18 juillet 2011 à 20:19

Summer Tale #1

Les grains de sables coincés entre les pieds éventails, l'heure tourne, le soleil brûle. Toujours dans le nez l'odeur acre du sel et sur la peau le tee shirt est urticaire. il est l'heure de plier bagage, arrêter de regarder le ciel et les nuages surtout qui, parait-il, racontent des histoires. L'heure tourne bien vite, le soleil se couche, ici aussi. Le rythme effréné mais sans cadence, sourire aux lèvres, je m'étouffe. La musique se fait angoissante, et dans les veines, il n'y a plus que du vent et du kérosène. Together or alone, litanie de lundi après-midi. Eté qui ne fait que commencer, été sans fin. C'est comme si je ne savais plus rien dire d'autre, abrutit par les procédures, abrutit par les mécanismes. Puisque je bouge tout le jour, la nuit, je rêve de surplace. Je n'aime pas les plages de sable.
http://thewildernessdowntown.cowblog.fr/images/Fenetrefloue600.jpg
Je ne marche qu'avec du sable collé aux semelles, et beaucoup de cailloux dans les chaussures. Toujours les mêmes chansons me font bouger la tête, et toujours les mêmes mots sortent de moi. A force de vouloir faire du beau, ici, tout est devenu moche. Tout pourri il faut dire ; c'est le soleil. Le jus des brugnons coule sur mes joues, mes mains pèguent comme on dit ici. J'écoute Bon Iver, comme si c'était de circonstance ; quoique cet album pue le printemps. Comme l'été semble court en comparaison des hivers. Mais j'aime bien les pulls. Tant mieux.
Là, il ne fait pas chaud, il fait la brise qui vient de la mer. Et, peut-être que je frissonne ; mon corps presque nu et disgracieux. Mes cheveux en pétard qui ne se remettent pas d'une nuit fade les fenêtres et volets ouverts. Le silence de ma rue ; comme abattue en pleine nuit d'ivresse. j'observe les tourments, les débite comme des morceaux de viande rouge. Je lâche au sol les clopes que je ne fume que lorsque je bois de l'alcool. Rions, rions, les perroquets montent vite à la tête. Et une fois parterre que tout tourne, tout bouge, je ne me sens pas très intelligent. A me ramasser discrètement dans les escaliers du Sunset, sans rien dire à personne. Le pantalon beige, devenu noir à cause de la bière renversée dessus.
Est-ce que c'est ça un été ? les trains me semblent bien ternes ensuite. Cette impression constante de coller, de sentir le train. Et à chaque fois sur les quais, ces mêmes questions : "où va ce train ?" comme s'il pouvait y avoir des dizaines de directions. Il n'y en a qu'une : loin. Loin de toi. Loin.
Le piano fait un mouvement de balancier. Je me laisse bercer, plage arrière de la Polo blanche. Je me laisse bercer par les conneries que j'entends, qui me font rire. Et si il manque ta main dans la mienne dans tous ces moments là, je crois que j'ai appris à vivre comme ça. Malheureusement.
Les cernes belles autour des yeux me tiendront éveillées jusqu'à demain : lever 3h30 du matin, gare de Toulon. Imaginer l'avenir engoncé dans les jours de repos me donne mal à la tête : une sévère envie de liberté. Mais c'est l'été, je l'ai choisi d'une façon ou d'une autre.

Je ne sais plus jusqu'où je peux écrire. je me suis rendu compte hier soir que je ne disais plus grand chose ici. Mais toujours cette musique. Je sifflote. J'aimerais changer de chanson ; "c'mon babe, take a walk on the wild side". Ce serait peut-être moins monotone.

Dimanche 10 juillet 2011 à 13:37

Breathless, #4

Si la gorge racle, c'est pas grand chose. Ca racle racle, mais il n'y a rien à découvrir. Si le soleil se lève à chaque fois que je me couche, ce n'est pas ma faute. Je crie trop en ce moment à ce qu'il paraît. Je laisse les jours se lever serein, je les laisse faire leur vie. Je transite dans les nuits, je ne m'amuse pas le jour. J'écoute des chansons sucrées pour sentir l'été autrement qu'avec l'odeur de la terre brûlée, du sable au monoï et du goût fade de l'air conditionné. Il est l'heure du voyage, l'heure de s'accrocher avant le départ. Et je tends les bras pour toi. Tes mots chaque soir sont des baumes au coeur, sont des nouvelles mélodies que j'aime. Le temps file, je n'ai pas le temps, le temps. je racle ma gorge, je n'ai plus de voix. Je bois un verre sans doute, terrasse. Cigale.
Il parait qu'un jour il finira bien par pleuvoir, j'attends les gouttes pour les esquiver. Le coeur serré, la vie serrée dans mes fringues, dans un sac trop grand pour y glisser entièrement en s'y sentant à l'aise. On pourrait parler de Roxanne au milieu de la nuit, qu'elle doit à tous prix éviter les lumières rouges. on pourrait chanter danser, finir ruiné en piécettes. A regarder le fond du verre avec l'espoir qu'il se remplisse à nouveau. Allez, viens, on danse. Allez viens, viens.

Samedi 2 juillet 2011 à 20:03

Dans la minute.

Il faut écrire vite vite pour ne pas brûler la plume, pour ne pas perdre les ailes et pour oublier que tout fini par se déliter. Le temps court pour moi, je cours après les retards successifs. Mais en vrai j'aime prendre le temps, juste que là, c'est le temps qui me prends, m'apprends. Qu'écrire lorsque les mots je cours après eux. Dans les nuits d'étés, j'écoute des morceaux de b2oba, juste pour la déconne. Et quand il est l'heure de dormir, je mets Piledriver Waltz des Arctic Monkeys bien fort. En vrai, ça détend. 

<< For Birdy | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Forever Ago >>

Créer un podcast